Avec un parfum diffusé en continu, les œuvres se découvrent sous la douce odeur de rose, à la fois invisible et persistante, d’où provient son titre. Certaines œuvres viennent à leur tour rappeler cette fragilité, pourtant solide, de la nature et de ses êtres vivants, et se tressent au Palais Idéal et à son créateur, un génie opiniâtre et créatif.

Exposition temporaire
"Le parfum des absents"

Un séjour créatif et exploratif
Si Florian Mermin vient visiter pour la première fois le Palais Idéal en 2019, sur le jour de son anniversaire, il est ensuite contacté pour effectuer une première exposition en lien avec les œuvres de Leonor Fini : « Le Sphinx et la Rose ». Il lui est alors aussi demandé de réaliser une deuxième exposition, suite de la première, qui vient prendre racine dans son séjour à la plus veille résidence d’artistes de France : Moly-Sabata, à Sablons. Ce partenariat entre la résidence et le Palais Idéal lui fournit un cadre privilégié pour continuer ses recherches sur l’œuvre du Facteur Cheval et le Tombeau du Silence.
Les nouvelles créations de Florian Mermin prennent alors vie au cœur de la résidence. Certaines de ses œuvres doivent être fêlées et cuites en plusieurs morceaux : un mélange de technique et d’imaginaire, où la décomposition rencontre une volonté assumée de fragilité, mais aussi d’entrelacements et de liens.
Observez
sentezDans son exposition, Florian Mermin tient à lier ses œuvres et ses pensées autour du Palais Idéal, mais aussi de la rose. Son univers mystique, floral et animalier le lie à Ferdinand Cheval et son œuvre. Ce dialogue est d’autant plus favorisé par les quelques photos que Florian Mermin présente au début de l’exposition : reliefs du Palais, photos brutes réalisés au Kodak et volonté d’apporter sa propre vision du Palais Idéal.
Elément clé du titre, le parfum de la rose reste toujours au cœur de l’exposition. Diffusé en continu, cette « Rose de l’Excellence » reste comme un motif de sculpture, tout en légèreté et complexité. On retrouvait déjà cette odeur dans son exposition « Le Sphinx et la Rose », où Florian Mermin a réuni ses œuvres à celles de Leonor Fini.
Le flacon de parfum aux papillons, épines de rose et pattes de sphinx, qu’il créé pour sa première exposition, reste une œuvre importante dans cette nouvelle installation. Elle est cette fois entourée de turquoise et se voit parsemée de multiple papillons. Mais Florian Mermin vient aussi mettre un autre flacon au cœur de son exposition : parsemé de roses et d’épines, à l’allure d’un brûleur d’encens. Véritable métaphore du jour et de la nuit, Florian Mermin représente aussi particulièrement des papillons de nuit, et des papillons de son enfance. Mais aussi des araignées et des toiles, qui se lient au long travail acharné et solitaire de Ferdinand Cheval.
L’ensemble vient se lier comme une poésie de sculptures et d’odeur, au sein d’un univers mystérieux et flamboyant. Le petit secret : deux flacons de parfum surplombés d’une rose sculptée viennent aussi prendre place auprès du livre d’or du Palais Idéal.